Les revendications

Suite à cette guerre, La défaite a privé la population du Sud de leur droit à l’autodétermination et de récupérer leur État. Cette défaite a entraîné l’emprise totale sur le Sud par les forces militaires du Nord. Le président Saleh a ensuite pris certaines résolutions pour soumettre la population du Sud et la marginaliser à long terme, en particulier:

• La dissolution de l’armée du Sud et la mise en retraite forcée et anticipée de tous ses fonctionnaires, cela va aussi pour les établissements sécuritaires qui ont été dissous et ses employés licenciés.
• Le licenciement de la majorité des cadres originaires du Sud occupant des postes importants au sein de l’État et le remplacement de ceux-ci par des cadres provenant du Nord.
• La privatisation et la mise en vente de toutes les institutions économiques gérées par l’État du Sud à des personnalités influentes du Nord.
• L’arrêt total et la fermeture de toutes les usines se trouvant dans le Sud.
• La saisi d’immenses terrains dans le Sud, équivalant à la superficie du Royaume du Bahreïn, et leurs distributions gratuites à des proches du président Saleh.
• La saisi des propriétés de certains sudistes.
• La marginalisation de la population du Sud et la privation de leurs droits civiques.

La ville d’Aden, capitale de la République Populaire Démocratique du Yémen jusqu’en 1990, possède un emplacement géographique stratégique et son port était dans les années cinquante le deuxième port le plus important dans le monde après celui de New York. Bien qu’elle soit considérée comme la capitale économique de l’État du Yémen après l’unification, elle n’a pas connu de progrès économique ou d’amélioration de son infrastructure et l’activité portuaire est considérablement en-dessous de sa capacité et de son importance mondiale. La corruption omniprésente a complètement paralysé l’économie et l’investissement dans le Sud, de tel sorte que les hommes politiques influents du Nord participent dans tous les projets d’investissement et en perçoivent directement des gains sans y contribuer financièrement. Avec l’arrêt de nombreuses usines et entreprises, la situation du secteur économique privé dans le sud s’est détériorée, ce qui a conduit à la baisse du nombre d’emploi, et à l’augmentation du chômage, en particulier chez les jeunes. Le Sud souffre encore de ces effets jusqu’à présent.

Le régime d’Ali Abdullah Saleh a pillé durant deux décennies la richesse pétrolière du Sud, où 80% de la réserve pétrolière du Yémen se trouve dans le sud, particulièrement à Hadramout et à Shabwa. Les habitants de ces régions n’ont pas bénéficié de l’existence de cette richesse sur leurs sols, au contraire, ils ont beaucoup souffert à cause de l’eau contaminée par les explorations et les exploitations pétrolières dans leurs régions. Les compagnies pétrolières internationales payaient d’énormes commissions et de pots-de-vin au régime de Saleh, et aux dirigeants militaires du Nord qui se sont énormément enrichis.